Dans le dernier billet, je vous ai présenté comment organiser une traduction en falc et en plusieurs langues. Je vous ai proposé de privilégier l’ordre suivant: d’abord traduire en falc,
puis faire traduire cette version simplifiée dans la langue voulue. Je vous présente maintenant un cas concret d'application: la traduction des bonnes pratiques du Plan d'action CDPH d'INSOS. Un
chouette mandat bilingue dont j'ai la chance de m'occuper.
Avant de commencer, voici le lien sur le billet précédent «Comment traduire en falc et en plusieurs langues»
Dans mon précédent article, je plaide pour traduire dans une deuxième langue en partant de la version simplifiée. Soit:
- Traduire la version originale dans la seconde langue.
- Traduire la version originale en falc.
- Traduire la version falc dans la seconde langue pour la version simplifiée.
En images, cela donne ça:
Et j’explique que je préfère cette solution, car un enjeu du falc est de faire le tri dans les informations (quelle information reste, quelle information part) et de hiérarchiser les informations qui restent. (Lire l'article)
Un exemple concret
J’ai eu la chance d’être mandatée pour traduire les exemples de bonnes pratiques pour le site Plan d’action CDPH. Ces exemples montrent comment certaines institutions mettent en œuvre les préceptes de la CDPH. Il y a aujourd’hui plus de 50 exemples. Autant dire que ce mandat prend du temps.
Presque tous les exemples sont en allemand. Même si je me débrouille en allemand, hors de question d’écrire en Leichte Sprache (falc allemand). Ce serait peut-être rigolo, mais pas très facile à comprendre ;-)
J’ai donc fait appel à Andrea Sterchi du bureau AS-Sprachbüro. Je collabore souvent avec
elle.
Comment nous avons traduit?
Voici comment nous avons procédé:
- Avec le donneur d’ordre, j’ai défini la longueur maximale et le public cible.
- J’ai lu chaque texte en langue original, j’ai fait la sélection des informations qui me semblaient les plus importantes et j’ai posé une structure. J'envoyais ensuite ce texte retravaillé et le texte original à Andrea.
- Andrea a traduit en Leichte Sprache (falc allemand), m’a posé des questions, fait des remarques et des suggestions.
- Je répondais à ses questions.
- Andrea retravaillait le texte.
- Nous répétions cette étape jusqu’à ce que tout soit réglé.
- Une fois le texte prêt en Leichte Sprache, je le traduisais en français falc.
De l’investissement au début
Au départ, cela a demandé du temps.
Pour les premiers textes, nous avions jusqu’à 3 allers-retours (le maximum que nous nous autorisions).
Et après la traduction des 5 premiers textes, nous nous sommes rencontrées pour poser les règles de base de travail. Par exemple, quels mots sont considérés comme connus, comment marquer la négation, ne pas respecter la règle «une nouvelle ligne à chaque nouvelle phrase».
Mais nous avons vite trouvé un rythme de croisière. Et nous n’avons maintenant plus qu’un échange question-réponse avant d’arriver à la version définitive.
Et une partenaire de plus
Et depuis quelques semaines, je peux compter sur la contribution de Anne-Sylvie Mariéthoz. Traductrice de l’allemand en français et traductrice falc.
Elle a appris la méthode en allemand, à Bâle. Et j'ai la chance de la connaître, car elle a suivi un de mes ateliers de perfectionnement en écriture falc.
C’est elle maintenant qui traduit du Leichte Sprache au falc. Et moi, je peux me concentrer sur mon rôle de supervision.
Des conditions idéales
Ce sont des conditions idéales de travail. Et bien sûr, cela demande de l’investissement en argent de la part du donneur d’ordre, puisqu’il y a un travail de coordination au début.
Mais ensuite, l’affaire roule. Et je pense que tout le monde est gagnant.
Où lire les textes en falc?
Vous pouvez passer des textes en langues standard aux textes en facile à lire en cliquant sur le bouton Facile à lire.
Bon, le bouton n’est pas encore super méga bien visible. Mais cela va changer en 2020. Nous allons optimiser quelques détails et nous débarrasser de quelques petits bugs.
Un site fait pour… et avec
À propos de ce site internet... Malgré quelques petites imperfections, j'en suis très heureuse.
Pourquoi? Parce que j'ai pu concevoir les menus et les pictogrammes de ce site avec des personnes représentant le groupe cible. Cela s'est passé lors d'un après-midi workshop.
J'ai écrit un petit résumé de ce workshop dans le blog "falc et internet: faire les menus avec des auto-représentants".
Texte et images: France Santi
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