5 questions pour la qualité

Vous voulez faire traduire un document en facile à lire? Très bien! Vous voulez pour cela faire appel à un bureau de traduction. Très bien aussi. Pour optimiser le travail du dit bureau et la qualité du produit, vous devez vous poser 5 questions avant de démarrer la traduction.

Quelles sont les 5 questions?

Voici les questions auxquelles vous devez répondre.

  1. Avec quelles règles du facile à lire (falc) travaille le bureau de traduction ?
  2. Quel est le public cible de votre document?
  3. Quel est l’objectif de votre document?
  4. Quel est le format final de votre document?
  5. Quelles mesures de communication allez-vous mettre en oeuvre?

Pourquoi ces 5 questions?

Ces 5 questions vous permettent d’assurer que:

  • votre texte respecte les règles du falc.
  • votre texte est adéquat, c’est-à-dire est-ce qu’il correspond aux besoins du public et aux objectifs qu’il vise.
  • votre texte sera diffusé aux bonnes personnes avec les bons moyens.

1. Avec quelles règles falc travaille le bureau de traduction?

Demandez au bureau de traduction avec quels catalogues de critères il travaille.
Il existe différents catalogues de règles pour le falc. Et certains bureaux ont développé leurs propres règles.
Cette question vous permet à la réception de la traduction:

  • de vérifier quelles règles ont été respectées.
  • de savoir quel type de label «falc» vous pouvez utiliser et ce qu’il veut dire.
  • si le travail inclut un contrôle par des personnes représentant le public cible.

2. Quel public cible vise votre document?

Définissez précisément votre public cible. Et informez le mieux possible le bureau de traduction sur ce public (habitudes, connaissances, expérience, etc.). 
Il est important d’être au plus proche de votre lecteur. En effet, le public cible a une influence directe sur:

  • Le niveau de langue. Suivant votre public, un texte peut être plus ou moins complexe. Pour certains publics, vous devrez privilégier les règles du langage clair (aussi appelé «plain langage», il s’agit du niveau de langue B1 selon le CECRL ou Cadre européen commun de référence des langues). Alors que pour d’autres publics, il faudra faire du falc «strict» (niveau A1 – A2).  
  • Les informations. Si par exemple, vous faites une brochure sur les transports publics. Selon que vous vous adressez à des personnes avec un handicap mental vivant depuis toujours en Suisse ou à des personnes migrantes qui viennent d’arriver, le besoin en information ne sera par le même.

3. Quel objectif vise votre document?

Définissez l’objectif que voulez-vous atteindre avec votre document.
Définir l’objectif vous permet de:

  • sélectionner les informations essentielles à donner absolument.
  • placer les informations essentielles au début.
  • mettre les informations secondaires de côté.

Vous devez participer à cette sélection. En tant que donneur d’ordre, vous êtes le maître des informations. C’est votre objectif qui définit le contenu. Conséquence: à la réception du texte traduit, c’est à vous de vérifier que les informations essentielles sont là et que toutes les informations sont correctes.


Bon à savoir. Dans cette étape, il faut définir si ce document doit faire le pont avec un document de référence en langue standard. Si c’est le cas, la traduction en falc doit suivre l’organisation des informations du document de référence.

4. Quel est le format de votre document?

Discutez du format (flyer, brochure, site internet…) de votre document avec le bureau de traduction. 
Les réponses aux questions 2 et 3 vont avoir une influence directe sur le format final de votre document. En effet, suivant le niveau de langue de votre public, un texte traduit en falc sera beaucoup plus long ou beaucoup plus court. Et peut-être que vous devrez ajouter des images, pour rendre le texte plus facile à comprendre. 
Conséquence: vous devrez peut-être adapter le format. Par exemple, si le texte en falc est devenu plus long, vous devrez plutôt faire une petite brochure plutôt qu’un flyer. Si vous tenez absolument au flyer, alors il faudra faire des choix dans les informations.
Il est donc important de discuter du produit final avec le bureau de traduction en amont. Pour savoir si vous devez faire des concessions, et si oui, où vous désirez le faire (dans le format ou dans les informations).

5. Quelles mesures de communication avez-vous prévu?

Prévoyez des mesures pour faire connaître et rendre facilement accessible votre document.
Vous avez fait une chouette brochure ou une chouette page internet en facile à lire. C’est bien. Mais pour la rendre vraiment efficace, il faut aussi faire connaître l’existence de cette information.

  • Rendez cette information visible.
    Par exemple: vous insérez une information en falc dans une brochure? Alors rendez-la bien visible. Par exemple en la mettant au début et non à la fin de la brochure.
  • Faites de la publicité ciblée.
    Par exemple: vous faites une page internet de votre site en facile à lire? Alors ne vous contentez pas de faire un bouton «falc» sur votre site. Mais faites connaître la page. Utilisez des Codes QR, une application ou autres astuces pour la rendre vraiment accessible.
  • Trouvez les médiateurs ou influenceurs, contactez-les et demandez-leur de faire connaître votre document.
  • Expliquez votre démarche auprès de votre public et des médiateurs.

Et que se passe-t-il si vous voulez traduire vous-même?

Cela ne change rien. Vous devez aussi vous répondre à ces 5 questions avant de commencer à traduire.


Un tableau pour résumer

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Tableau résumé - les 5 questions pour la qualité
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Article: France Santi avec la participation d'Eleonora Gubler

Image: © belchonok/123Rf

Illustrations: © France Santi