Pourquoi est-ce compliqué d'écrire simple? Les 4 obstacles des rédacteurs

Faire des phrases courtes, employer des mots connus, éviter les métaphores… A première vue, il semble facile d’écrire en facile à lire. Et pourtant, dès que l’on s’y met vraiment, cela devient clair: il n’est pas facile d’écrire simplement.

 

4 obstacles rendent difficile d'écrire simplement.


Faites connaissance avec ces 4 obstacles, pour mieux les contourner.

 


1. Vos habitudes

Ecrire en facile à lire va à l’encontre de tout ce que vous avez appris et du style que vous avez développé.

 

Le rythme, la richesse du vocabulaire, les métaphores, les argumentations… Le facile à lire vous demande d’oublier tout cela et de sortir de votre zone de confort. Car en facile à lire, il faut faire des phrases simples, toujours utiliser le même mot pour la même chose, décrire à l'aide d'exemples concrets, commencer par la conclusion, etc.

 

Ecrire en facile à lire exige de vous débarrasser de vos habitudes d'écriture.

 


2. Votre entourage

Ecrire en facile à lire, c’est dire platement et directement les choses. Sans fioritures.

 

Vous devez donc abandonner certains réflexes d’écriture propre à votre domaine professionnel.
Suivant votre domaine, vous devrez être moins poétique, éliminer les superlatifs. Ou alors cesser d’utiliser des tournures passives ou certaines formules (notamment de politesse), certes très pratiques pour la fluidité de votre rédaction mais hautement difficiles à comprendre pour vos lecteurs.  


Il y a des chances pour que vos supérieurs, vos collègues, vos employé.e.s trouvent vos textes désagréables à lire, voire «ridicules». Ils vont émettre des doutes. Ils vont peut-être vous dire: «Mais est-ce que nos lecteurs ne vont pas nous prendre pour des imbéciles?». Ou peut-être: «Mais est-ce que nos lecteurs ne vont pas croire qu’on les prend pour des idiots?»


Ces réactions sont normales. Un texte en facile à lire va à l’encontre des codes d’écriture standards. Osez rappeler à vos détracteurs que vous n’écrivez pas pour eux. Les seules personnes qui peuvent critiquer votre texte sont vos lecteurs et lectrices. 



Ecrire en facile à lire exige de laisser de côté les codes et d'assumer cette position vis-à-vis de votre entourage.


3. Votre égo

Ecrire en facile à lire, ce n’est pas viser la beauté, mais l’efficacité, la clarté, l’accessibilité.

 

Peut-être que vous allez trouver votre texte «pauvre». Vous sentirez parfois une certaine frustration. Parce que vous avez dû abandonner un passage poétique, une bonne blague, une belle expression ou toute autre chose qui vous fait tant plaisir quand vous écrivez. Et qui montre combien vous maîtriser la langue française.

 

Ce n’est pas facile de mettre tout ça de côté. Contre tout coup de blues, rappelez-vous que vous n’écrivez pas pour vous, mais pour vos lecteurs.

 

Ecrire en facile à lire exige donc de laisser de côté votre égo d’auteur.


4. Vos doutes

Expliquer clairement quelque chose n’est possible que si vous avez compris cette chose.

 

Si vous n’êtes pas sûr d’avoir compris. Si vous ne vous sentez pas légitime pour parler d’un thème, si vous ne savez pas vraiment ce que vous voulez dire ou si vous n’êtes pas certain de l’opinion que défendez, vous risquez de vous enferrer dans vos explications.

 

Dans un langage standard, certaines imprécisions peuvent passer inaperçues grâce aux figures de style. En facile à lire, cela n’est pas possible.

 

Ecrire en facile à lire exige donc de bien comprendre votre sujet et d’être parfaitement au clair sur le message que vous voulez transmettre.

Article et illustrations: France Santi